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Camp de la Transportation

Publié le par Nif

Après le bagne de l’île du Salut, la visite guidée du Camp de la Transportation est riche d’enseignements pour comprendre comment fonctionnait ce système des travaux forcés, encore en activité il n’y a pas si longtemps. Tout comme l’île du Salut au nom saugrenu, celui-là est un peu énigmatique. Il est une fusion de déportation et de transport. Bref, c’est le bagne, et pas qu’à moitié puisque le camp est en quelque sorte la « Centrale » du Bagne de la Guyane.

Les bagnards étaient classés en 4 catégories : les transportés, les libérés, les relégués et les déportés.

Les transportés venaient de métropole pour y accomplir leur peine. Tous les transportés arrivaient à Saint Laurent du Maroni. Une poignée (les plus calmes) restaient sur place, tandis que la majorité partaient dans les autres camps (les énervés, punis, récidivistes, prisonniers spéciaux…), où les travaux et les conditions de vie étaient beaucoup plus difficiles.

Les libérés avaient achevé leur peine de travaux forcés, mais devaient rester en Guyane sous contrôle de l’administration pénitentiaire pendant encore autant d’années, voire toute leur vie si la condamnation était supérieure à 8 ans.

Les relégués étaient en quelque sorte des récidivistes dont la faute n’était pas grave, et n’étaient pas astreints aux travaux forcés. De nombreux libérés faisaient en sorte de devenir récidivistes car les conditions de vie dans le bagne étaient plus « confortables » qu’à l’extérieur où ils se retrouvaient livrés à eux-mêmes sans travail, sans logement, sans nourriture.

Les déportés étaient les condamnés politiques, espions, traîtres, déserteurs… qui partaient vers les iles du Salut.

Le camp est divisé en deux parties.

Une où tout se passe à peu près bien, où chacun peut circuler « librement », est nourri correctement moyennant quand même des travaux supportables. Certains avaient même la « chance » d’être employés dans l’administration, ou se retrouvaient au service de familles comme homme à tout faire, et pouvaient parfois dormir sur place.

L’autre partie du camp est le quartier disciplinaire où les forçats passaient plusieurs semaines en fonction de la faute commise. Ce quartier abrite lui-même plusieurs bâtiments, correspondant à une sorte de graduation de la sanction. On pouvait alors se retrouver isolé dans une minuscule cellule, entravé par les chevilles dans un cachot collectif (Blokhaus) surpeuplé, dans le quartier spécial réservé aux condamnés à mort (guillotine), ou en sursis dans un autre quartier pour attendre son transfert.

Sur les photos on voit une pompe et un puits pour récupérer l’eau, des cellules individuelles dont certaines réservées aux condamnés difficiles avec un système d’entrave à la cheville et un oreiller en bois très confortable, un blokhaus collectif pour 40 bagnards avec ce même système d’entrave, les différents quartiers, et deux gravures sur les murs de cellules individuelles, dont la cellule 47 qui porte l’inscription laissée par Henri Charrière dit Papillon.

Camp de la Transportation
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