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Hasta Siempre Colombia n°3 - Barichara

Publié le par Yves

Le trajet vers San Gil nous conforte dans l’idée que les chauffeurs de bus sont tarés. Nous découvrons Barichara à la lueur du soleil couchant, donnant à cette petite ville déjà élue « la plus belle de Colombie » des teintes et une lumière splendides.

20 juillet, el dia de la independancia, fête nationale Colombienne. Chaque fenêtre est parée d’une Bandeira nationale. Et c’est tout ! Pas de défilé militaire, pas de cérémonie officielle, pas de commémoration solennelle, pas de pétards ni de bal populaire, bref une célébration très sobre.

 

 

 

Barichara est posée à flanc de coteau de manière assez pentu, ses rues sont pavées de grandes dalles, les trottoirs sont perchés à cinquante centimètres de hauteur. Toutes les maisons sont conçues sur le même modèle, plein pied ou un étage, murs blancs, verts sur le premier mètre (tout comme les boiseries extérieures), les toits sont en tuiles d’un rouge orange vif. Des patios souvent fleuris et ombragés dissimulés sur l’arrière comme autant de jardins secrets. Au niveau unité architecturale, il est difficile de faire plus homogène. Le village abrite quelques églises assorties aux pavement des rues, c'est-à-dire construites dans une roche granitique ocre, et souvent érigées sur le même modèle, un fronton triangulaire et un clocher en façade placé sur la gauche, hébergeant trois cloches.

 

 

Avant de démarrer la petite balade chaudement recommandée par « Gros Malin », notre guide de voyage par défaut, nous visitons le cimetière, sorte de jardin fleuri, soigneusement entretenu, engazonné, arboré, presque joyeux, presque vivant. Ça donnerait quasiment envie de s’y faire enterrer. La petite balade en question s’appele « El Camino Real » et suit un ancien sentier muletier reliant Barichara au petit village de Guane. Ça ressemble à un chemin précolombien, à la manière de la « via appia », encore et toujours pavé. Nous marchons au milieu d’une végétation étonnante où chaque plante semble sortie d’une manipulation génétique. A chaque pas nous croisons papillons et oiseaux multicolores, très beaux mais réfractaires à l’objectif.



Qu’à cela ne tienne, nous atteignons Guane après deux heures de marche en plein cagnard, à deux doigts de la déshydratation complète. Pascale choisit la « chicha », cette mystérieuse boisson fermentée à base de maïs pour réhydrater son corps desséché. Quelle mauvaise idée, c’est vraiment pas très bon ! Un avant goût pas désagréable et puis très vite cet arrière goût immonde et rémanent de vomi. On l’a finalement offert à l’idiot du village qui l’avala d’un trait sans sourcilier. Visite expresse du bourg en passant par le cimetière, notre nouvelle passion, perché en bordure de falaise avec vue imprenable sur la vallée, avec à l’entrée les omniprésents vautours en guise de bienvenue et sur le muret opposé là où la vue plonge, cette inscription sans appel gravée dans le marbre « Voyez comme la nature est belle vue d’ici, et imaginez-là vue du ciel ». Mon dieu, mais c’est une invitation au suicide !! Retour par le même chemin, même état de déshydratation à l’arrivée, mais choix plus judicieux pour y remédier. Quoique Pascale persiste et signe dans le genre je goûte et tente toutes les expériences culinaires et gustatives locales. Pas de chance car ici ils mangent des fourmis à gros cul grillées. Et bien qu’à cela ne tienne, madame en avalera trois. Ça ne doit pas être si bon car le paquet en contient une trentaine.

 

   


Nous repassons par San Gil avant de gagner les superbes cascades de Juan Curi nichées dans la jungle au milieu d’une végétation complètement délirante (ça devient une habitude), la forêt équatoriale à l’état pur. Nous marchons dans le lit de la rivière, sur la berge, empruntant un sentier digne d’un raid aventure, grimpant sur des échelles rudimentaires et glissantes, se hissant sur des rochers à l’aide de cordes, pour finalement déboucher successivement au pied de deux magnifiques cascades dont la plus haute se jette de 180 mètres. Quelle chute !

 

 

 

 

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