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Hasta Siempre Colombia n°4 - Taganga et Tayrona

Publié le par Yves

La route de San Gil à Bucamaranga comporte la plus longue série de virages en épingle à cheveux que l’on puisse imaginer et une dénivelée impressionnante. Pendant la moitié du voyage d’environ trois heures, on ne fait que descendre le long d’un canyon spectaculaire en se demandant bien quand et où cette plongée vertigineuse s’arrêtera-t-elle.

La route de Bucamaranga à San Gil ne nous évoque rien d’autre qu’un bus de nuit frigorifié.

A côté de Santa Marta, sur la côte Caraïbe, se trouve le paisible village de Taganga, bien connu des touristes un peu roots pour son atmosphère détendue, la présence de petites plages plus ou moins tranquilles, ses pêcheurs remontant leurs filets depuis la plage, et la proximité de deux célèbres parcs nationaux, Tayrona et la Sierra Nevada de Santa Marta. C’est la suite du récit.

En attendant, nous avons découverte avec masque et tuba les fonds marins de la baie en eau peu profonde ; et bien, je tiens à dire que ces deux objets subaquatiques avaient tout à fait leur place dans mon sace à dos car sous l’eau c’est la régalade et défilé de poissons multicolores. Super bonito.

 

 

On commence par la visite du parce Tayrona situé en bord de mer, abritant une jungle et de nombreuses plages où il est à priori très dangereux de se baigner. Le billet d’entrée n’est pas donné, alors ça a intérêt à être chouette. Ça commence bien puisque deux Colombiens en voyage de noce dans la région nous prennent en stop et nous déposent cinq kilomètres plus loin, là où débutent les balades. La première est une petite boucle d’environ 45 minutes qui nous conduit, à travers la jungle, jusqu’à la côte où un mirador nous offre un aperçu du paysage qui nous attend plus loin : côte sauvage, plages balayées par des vagues puissantes et des courants violents, forêt « vierge ». L’aventure à l’état pur commence rapidement, voyez plutôt.

En m’approchant trop près d’un trou servant d’abri à une colonie de fourmis volantes, je subis de plein front l’attaque simultanée de deux individus, deux piqûres dont une assez douloureuse à l’épaule qui attendra la fin de journée avant de disparaître. Et c’est pas fini puisque nous apercevons des petits singes à tête blanche (nom scientifique non garanti), espèce quasi endémique (1). Viennent ensuite les « Jesus Christ Lizard », ces lézards ultra rapides à tête triangulaire relevée, dont l’observation nécessite une certaine vélocité (2). Tout autant que celle des crabes bleutés dont la capacité à filer dans leur terrier en un dixième de seconde est tout à fait édifiante. La suite de la balade est une traversée de la forêt en direction des plages ;  des arbres immenses, bruits étranges, une lutte végétale sans merci pour gagner la lumière. Les bruits bizarres sont soit les oiseaux, soit les insectes. Et en l’occurrence, à ce petit jeu, les cigales colombiennes anéantissent tous les espoirs que nous placions sur la variété provençale. La colombienne a un gabarit de sumo, plus de coffre et donc plus de volume sonore. On doit frôler les 80 décibels.

 

 

En observant les racines toujours impressionnantes du caoutchoutier, et en les suivant du regard vers la cime, nous tombons par hasard sur une troupe de singes marrons (nom scientifique non garanti), aux poils relativement long, d’allure soyeuse, avec une belle queue touffue, et une bonne tête rappelant l’orang-outang (3). Quel jour de chance ! Le chemin est très agréable, mais que de monde pour un endroit hautement préservé. D’où viennent-ils, où vont-ils ? Arrivés sur  les plages, nous découvrons cette même côte sauvage où il est toujours aussi dangereux de se baigner, mis à part dans les « piscines naturelles » formées par la barrière de corail, et nous avons la réponse à la question précédente. Au bord de la plage, plusieurs campements, des tentes, des hamacs, quelques paillotes, bars et restaurants, où les touristes viennent se poser tel un groupe de Robinson. Finalement, c’est plutôt un bel endroit, ultra fréquenté, mais où la réglementation en vigueur permet néanmoins une protection et une conservation du site. Au retour, nous recroisons nos frères arboricoles poilus, complètement déchaînés et poussant d’horribles cris. Tout compte fait, au lieu d’orangs-outans, je pencherai bien pour des singes hurleurs. Encore une lutte des mâles pour montrer et asseoir leur toute puissance. N’importe quoi !

 


(1) Mono titi

(2) Lagarto jesus cristo (vidéo)

(3) Mono aullador ou singe hurleur

 

 

 


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