Hasta Siempre Colombia n°7 - Playa Blanca
Le bateau nous promène dans un premier temps dans l’archipel del Rosario où l’eau turquoise abrite des îles plus ou moins minuscules, des maisons sur pilotis, des petites plages et autres criques paradisiaques. Une escale d’une heure dans l’une d’elle permet aux intéressés de visiter en option payante l’aquarium à requins et dauphins. Nous plongeons dans la mer pendant cette pause, et incontestablement la mer ressemble à un aquarium géant. En début d’après-midi, le ferry repart et nous débarque en face de Playa Blanca. Le billet aller-retour nous donne également droit à un repas en compagnie de tous les autres passagers à l’arrière de la plage, ainsi qu’à une heure de baignade et bronzage avant que le bateau ne reparte. Nous restons dormir sur place deux nuits, dans des hamacs installés sur la plage.
A partir de 16 heures, l’endroit se vide des touristes, des lanchas et des vendeurs. La plage est à nous et quelques autres ayant choisi l’option Robinson. Pas d’électricité, pas de bruit autre que celui du ressac et quelques bribes de conversations, des oiseaux, aboiements de chiens errants, la lune éclairant l’immense plage de sable blanc, si intensément qu’on y voit comme en plein jour, et au-dessus de laquelle viennent se pencher langoureusement quelques cocotiers. Le matin, calme absolu, pas un brin de vent, pas une ride sur l’eau, le bon moment pour une exploration snorkling des coraux. Toujours aussi épatant cet aquarium naturel. Petit déjeuner sur la plage histoire de se mettre en jambe, puis les activités s’enchaînent et se succèdent à un rythme effréné pendant deux jours : s’allonger, se chauffer au soleil, se baigner, abaisser la température du corps, se réhydrater, un peu de crème, s’allonger à nouveau, changer de côté, de temps en temps gagner l’ombre, refaire les mêmes gestes inlassablement, puis, sans trop forcer, visiter les environs le bout de la plage et la petite lagune. Beaucoup d’efforts sous un tel cagnard. Dimanche, la playa blanca est noire de monde et ce n’est pas un mauvais jeu de mots. Toutes les familles et groupes d’amis se concentrent sur la partie « aménagée » de petites cabanes, chaises longues et pare-soleil, juste à la limite de notre campement. La presqu’île des Robinsons devient le théâtre d’un pique-nique géant, un spectacle surprenant où la foule envahit progressivement l’endroit paisible et désert il y a quelques instants, où les canettes de bière n’ont de concurrence que des bouteilles de rhum, et où les glacières providentielles et bondées sont au centre du décor. Pas très discrets ces Colombiens, un peu grégaires, mais bel et bien vivants.
(1) aussi appelé par ses rédacteurs « guide du petit futé », allez savoir pourquoi ; ils ne l’ont sans doute jamais utilisé - CQFD