El condor passa... et ne repassera pas de si tôt !
La descente jusqu'au refuge est un peu plus rapide, malgré un petit piège tendu involontairement par nos prédécesseurs, qui écroulèrent un pont de neige installé au-dessus d'une crevasse. Sergio, assuré par un autre guide, vérifie que personne n'est coincé au fond du « précipice », et nous démontre par la même occasion qu'il maîtrise une panoplie assez complexe de nœuds et de manœuvres d'urgence ; voilà de quoi nous rassurer, si besoin était, sur ses compétences – mais on n'était pas vraiment inquiets. Finalement, après un petit détour, nous arrivons sans encombre, pas mécontents et fourbus au parking où le frère en question nous attend avec son très opportun 4 x 4 – pour une fois que je ne crache pas dessus. Passage express à Latacunga pour récupérer nos affaires, avant de reprendre un bus pour Quito où nous attendent quelques soirées arrosées et autres visites de la capitale : el museo del Banco Central consacré à l'art équatorien et à la période précolombienne, avec les explications lumineuses d'une jeune guide passionnée ; la visite de quelques monuments, églises et places de la vieille ville, sous la houlette de Gonzalo, Chilo-équatorien érudit ; el parque del Ejido où il fait bon flâner parmi les familles, les comédiens de rues, les vendeurs ambulants ; la confortable terrasse de notre hôtel avec magnifique vue panoramique ; et pour couronner le tout, la compagnie très agréable de Carla, Lourdes, Gonzalo et son pote guitariste brillant dont j'ai malheureusement oublié le nom.
Sur ce Thomas regagne ses pénates colombiennes, et je file à Mindo, paradis des ornithologues. Mindo c'est un peu comme Baños, mais en plus paisible. C'est à dire que ce village niché au milieu d'un paysage de forêt, de cours d'eau et de cascades, attire de nombreux touristes en quête de sensations « fortes », de descente de rivières en tubing, de parcours de la canopée en tyrolienne ou de traversée de vallées en tarabita. Alors c'est l'offre qui fait la demande ou l'inverse, c'est l'œuf ou la poule qui étaient chacun les premiers, je ne sais pas trop. Ce qui est certain, c'est que, outre les nombreux touristes gringos fervents amateurs de loisirs sensationnels, Mindo par sa relative proximité avec Quito, attire le week-end des citadins en masse. Bref, encore combien de temps avant que le paradis des ornithologues ne devienne un parc d'attraction géant ? D'ailleurs une chose m'épate dans ce paradis des oiseaux, c'est l'impossibilité d'emprunter ou de louer des jumelles pour une observation digne de ce nom. Dommage, car effectivement, les espèces sont nombreuses et j'aurai aimé les contempler d'un peu plus près. Mais les balades sur de petits sentiers aménagés au cœur de la forêt sont quand même très riches en découvertes floristique et faunistique, comme en atteste cette petite vidéo. Une rencontre rarissime avec l'ours à lunette, une espèce protégée, et pour cause, ultra-menacée...
Retour à Quito où il ne me reste plus qu'à dépenser mes derniers dollars au marché artisanal, ultime et incontournable étape de chaque voyage, avant d'entamer mon périple retour jusqu'à Marseille, en passant par les Caraïbes, Amsterdam et Barcelone. Drôle d'idée !