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Perou - El condor passa por la segunda vez

Publié le par Yves

 

perou35On parlait de détails croustillant, je vais voir ce que je peux faire. Le trek de l’Inca étant étant hors de prix et surbooké, celui du Choquequirau un peu long et complexe a organiser seuls, nous optons pour celui de Salkantay, 4 jours plus une journée au Machu Picchu. Éviter une agence, les hordes de touristes et les groupes, tout en évitant de se perdre et de trop galérer, c’est l’option retenue. Première galère pour arriver au village de départ, entre les différentes informations plus ou moins justes, les combis qui n’arrivent jamais et les taxis qui tentent de nous plumer, on parvient à Mollepata à l’heure de l’apéro. Notre premier interlocuteur est le curé de la paroisse. Peut-être pour une fois le seul être censé des environs. On cherche une mule, le muletier qui va avec et un endroit pour passer la nuit. Notre deuxième interlocuteur, c’est un gars en pick-up dont l’épouvantable photo orne un tas d’affiches à tous les coins de rue. Un candidat aux prochaines élections régionales. Il a une hospedaje, sa femme s’ennuie et nous prend pour ses enfants, elle est aux petits soins. Il a aussi un élevage de “cuy” (prononcer couille) – cochon d’Inde – il paraît que c’est bon, euh comment dire… La mission mule peut commencer. Deux heures plus tard, échec total car tous les hommes de Mollepata, et potentiels “arieros”, sont à la fois complètement torchés et totalement idiots consanguins. C’est vraiment hallucinant de ne parler qu’avec des gens débiles, bourrés et dont le physique ne laisse aucun doute sur des liens de parentés au sein du village. C’est comme dans la “Merditude des choses”, cet excellent film flamand, avec le côté comique en moins. Bref, on n’en revient toujours pas, mais on espère que demain ça ira mieux. Surtout avec ce gars pété comme un coin qui nous a donné rendez-vous aux aurores dans un instant de lucidité sur son état d’ébriété, pour envisage une collaboration. On se demande comment il envisage de tenir le coup jusqu’à 4600 mètres demain. D’ailleurs le matin, fallait s’en douter, y’a personne au rendez-vous. On finit par tomber sur un gars frais bourré à 7h du matin, mais don’t le fils qu’il sort du lit, emmène justement un groupe de touristes. On ne veut pas des touristes mais on veut bien qu’il ajoute une mule au convoi. On récupérera nos affaires au campement ce soir. L’affaire est finalement bouclée pour deux jours de mules (essentiellement le temps de la montée). Le reste se fera sac au dos, essentiellement de la descente. Je ne vais pas m’étaler sur le trek, il y aura sans doute quelques photos pour en parler. Les chiffres clés : une première nuit à 3850 m avec un vent à décoiffer un Alpaga ; le col à 4600 m le deuxième jour au pied du Salkantay et de ses glaciers en perte de vitesse ; les sacs qu’on récupère finalement à midi parce qu’on avait pas vraiment bien compris toute l’affaire avec le papa tout frais bourré, et parce que la mule est fatiguée et qu’il faut la comprendre; le deuxième camp à 2900 m et une petite cascade gelée en guise de douche ; la descente interminable du troisième jour en suivant la rivière au milieu d’une végétation tropicale et notre premier contact à Santa Teresa. Il s’agit d’un gars très relou dans un 4 x 4, qui insiste lourdement pour nous emmener justement là où nous souhaitons aller, c’est à dire un campement superbement aménagé, à quelques kilomètres de cet immonde village, avec des prairies toutes douces pour planter la tente, jouxtant des bains chauds naturels, au bord de la rivière. Ça fait rêver ! C’est dans le Lonely Planet, et c’est là qu’on va, si si ! Sauf que le gars super relou a un peu bu, et qu’il charge un autre gars encore plus bourré à l’arrière à côté d’Aïssata ravie, qu’il met la musique un peu fort pour nous faire croire qu’on est en discothèque, que l’autre gars bourré hurle en chantant, qu’il roule un peu trop vite pour nous faire croire qu’on fait un rallye, que la piste caillouteuse arrive dans le lit caillouteux d’une rivière déchaînée et fini sa course en face d’affreux bassins d’eau chaude où s’ébattent joyeusement les fameux groupes de touristes qu’on essaye d’éviter. Hep chauffeur, demi-tour on se casse d’ici, c’est pas du tout ce qu’on voulait. Trop tard, il est déjà dehors en train de boire des bières avec ses potes. Une crue a toute emporté cet hiver, enfin cet été, c’était en février. Merci de nous avoir prévenu. Finalement, notre malheur ne fut pas si pire comme disent les cousins, puisque des trombes d’eau se sont abattirent toute la nuit, et qu’on a pas regretté la tente une seule seconde. Quatrième jour, un chariot sur tyrolienne pour franchir la rivière déchaînée, c’est fun ; puis une piste en fond de vallée jusqu`à la station “hydro” ; puis un magnifique sentier le long de la voie ferrée. Tout là-haut, le Machu Picchu baigné de soleil nous nargue. Pourvu que ça dure…

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G
<br /> <br /> @#& !!! mon commentaire était normalement pour l'article suivant...<br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> On retrouve bien là les ambiances andines... l'incertitude et l'improvisation continuelle de personnes en qui tu dois faire confiance, mais en qui tu sais que ce sera toujours pleins de<br /> surprises, plus ou moins bonnes car ils ne maîtrisent pas la moitié de l'organisation... ce qui peut te conduire à terminer tes journées de marche de nuit, à ne pas avoir de bouffe pour le repas<br /> car l'arieros n'en finit pas de nous rattraper, à partir seul devant sur ses conseils car il va voir où en est l'arieros (et tu finis par te demander si tu vas le revoir un jour)...<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Ca fait enviiiiiie. Et les bières locales sont bonnes au moins ?<br /> <br /> <br /> <br />
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