El condor était très occupé ces derniers temps. Alors il a décidé de rattraper son retard, et pour ça d´être beaucoup plus concis.
Après la laguna 69 pas facile d'être á la hauteur. On se fait une autre lagune "Churup", pas si mal pour pique-niquer, puis une balade dans la cordillera Negra juste en face, histoire d'avoir une vue d'ensemble de la Cordillère Blanche, un peu comme un bilan et un adieu. Adieu Aïssata, enfin à bientôt, je reste encore quelques semaines en solo. Pour conclure en beauté, je m'offre la vallée de l'Ischinca, magnifique, avec en prime un passage de col a 5200 m et des vues imprenables sur tous sommets enneiges et autres glaciers environnants. Ouahouuuuuuuuuuhhh c'est beau.
Ensuite je passe par Trujillo, ville assez importante en bord de mer, entourée de site archéologiques et historiques prestigieux que je boude. C'est la faute des rabatteurs, ils me donnent juste envie de ne pas aller les visiter a force d'insister. Alors je me concentre sur la vieille ville et son centre assez bien préservé aux nombreuses façades colorées, je déambule dans les rues animées et j'observe les gens. Dur dur la vie.
Un bus de nuit me conduit a Chachapoyas, un peu plus au nord -est, retour à la montagne, un peu en forme de campagne, faut dire ce qui est. A proximité de Chacha (pour les intimes) se trouvent quelques sites intéressants. J'en choisi deux mais alors complètement au hasard : d'abord les chutes de Gocta, immense cascade se jetant de 771 m (en deux temps), à priori homologuée comme la troisième plus haute du monde ; puis les ruines de Kuelap - après un jour et demi de marche, une nuit dans une ferme et pas mal de pluie - belle forteresse perchée sur une petite montagne, abritant des restes d'habitations et autres temples, le tout à moitié englouti par la végétation, et le reste en cours de restauration. La région est sympa mais la météo n'étant pas franchement agréable, je décide qu'il est temps d'aller voir ailleurs, plus au nord (comment ça y'a du soleil au nord, c'est nouveau), c'est a dire en Équateur.
La route est longue, mais la route est belle, souvent en fond de vallée, le long de cours d'eau, ou plutôt torrents, petit à petit au fin fond de nulle part, un peu perdue dans la forêt. Quatre taxis et autres minibus, sans compter les mobylettes pousse-pousse entre chaque terminal sont nécessaires pour arriver jusqu'à la frontière de La Balsa (pourtant pas si éloigné de mon poinrt de départ, simple pont à passer au-dessus d'une rivière. D'un côté comme de l'autre, indolence et sieste sont de rigueur. Un tampon de chaque côté du pont, et c'est reparti pour 30 jours de surprises. Dans une heure, la Rancheira, camion transformé en bus 4 x 4, nous emmène vers la petite ville de Zumba, sans intérêt.
Je fais donc escale a Saraguro, où la population originaire du lac Titicaca et plusieurs fois déplacée s'est installée, en conservant ses traditions, le plus visible étant la tenue vestimentaire. Allez voir les photos.
La remontée continue et fait escale à Cuenca, jolie ville coloniale (les deux mots vont tellement bien ensemble n'est-ce pas) et tombe en pleine journée sans voiture, en pleine manifestation des écoliers qui en on marrent que les automobilistes ne les respectent pas, en pleine vélorution. Y'aurait-il quelques similitudes entre Marseille et Cuenca ? A environ une heure de bus, se trouve le parc de Cajas, un truc protégé souvent dans les nuages et plein de flotte, mais j'aime ça - avec des dizaines - voire plus - de lac et autres plans d'eau. La végétation y est assez singulière.
Ca monte toujours vers Riobamba, on se croirait presque au Brésil avec un nom pareil. Le truc classique consiste à prendre un train de touristes vers la Narriz del Diablo, tout le monde est sur le toit à jeter des bonbons aux gamins et il parait que c'est pathétique. Bien sûr, j'ai zappé, préférant les nuages et les pentes caillouteuses du Chimborazo (plus haut sommet d'Equateur - je me suis contenté du refuge situé à 5000 m, presque blasé, non c'est pas vrai), avant d'aller voir de plus près le majestueux El Altar, situé au fond d'une non moins splendide vallée, et abritant dans son cratère la Laguna Amarilla, parce qu'il paraît que ça veut dire jaune (drôle de jaune alors).
La remontée fait une pause, et je file a l'Est pour la petite ville de Baños, très prisée des touristes pour ses bains chauds et ses activités funs qui plaisent tant aux anglosaxons (rafting, saut à l'élastique, bugy...). Mais on peut aussi profiter de la nature beaucoup plus simplement avec ses pieds ou un vélo par exemple. La route des cascades est un grand classique, toute en descente, alors pourquoi s'en priver.
Prochaine destination, Amazonie